PP
chap. 2
-6-

                                                  
 Le Le plus séduisant pour les personnes âgées
LE BOUDDHISME
mais le plus stérile

 

 

 

Sommaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sommaire

 

Proposé par un sage Népalais appelé ÇAKYAMOUNI ou GAUTAMA (-550-480) et surnommé le BOUDDHA (c'est-à-dire l'Illuminé), le bouddhisme peut être résumé en quelques réflexions purement philosophiques et rationnelles sur le bonheur qui est réellement accessible à l'homme.
Réduit ainsi à son noyau essentiel, le bouddhisme est peut-être le sommet de toute l'histoire des philosophies qui se limitent au bonheur naturel.
Seule la foi chrétienne en un autre bonheur surnaturel, donné par Dieu, peut constituer une option plus attirante.
Voici comment, en s'inspirant du "sermon de BÉNARÈS", on peut présenter le bouddhisme d'une manière que même un illettré peut comprendre.
Le trois parties du raisonnement se rattachent à notre troisième question et dans une certaine mesure on peut dire que le bouddhisme se réduit à une éthique car l'épistémologie et l'ontologie sont celles de l'indouisme.

3° Éthique bouddhiste : renoncement au bonheur
La troisième question, celle de l'éthique est donc : "que vais-je choisir, que vais-je désirer pour devenir heureux ?"
La réponse du BOUDDHA se divise en trois :
        - une constatation : l'universelle souffrance
        - une réflexion : tout désir entraîne souffrance
        - un remède : la suppression de tout désir

Une constatation
Il faut peut-être une assez longue expérience de la vie pour constater que toute vie humaine est souffrance et impermanence et donc déceptions.
On peut vérifier cette loi en passant en revue les 5 désirs énumérés dans "l'exposé préalable".
        - Celui qui désire les richesses n'en a jamais assez ou en perd : il souffre
        - Celui qui désire plutôt les plaisirs du corps n'est jamais rassasié : il souffre
        - Celui qui désire les honneurs doit constater qu'ils ont une fin ou une limite : il souffre.
        - Celui qui désire plutôt le bonheur des relations humaines souffre à cause des incompréhensions inévitables, et à plus forte raison à partir du décès de ceux qu'il aime : il souffre
        - Celui qui, comme les sages hindous, s'imagine atteindre la fusion avec Dieu grâce aux efforts de son ascèse n'y parvient pas : il souffre.

Une réflexion
Toutes ces interminables souffrances sont des déceptions : leur source unique est toujours un désir.
Il  n'y a  pas à distinguer les mauvais désirs et les bons désirs. Tout désir est mauvais, y compris le désir d'être uni à Dieu, car tout désir entraîne une déception, une souffrance.

Un remède
Le remède radical est le troisième élément de cette éthique rationnelle. Il faut en arriver à tuer tout désir. Il faut parvenir au NIRVANA, c'est à dire à l'EXTINCTION DU DÉSIR;
Une forme du bouddhisme va nuancer ce radicalisme : on va se contenter de modérer les désirs sans les supprimer. De toutes façons, un des moyens, ce sera la MÉDITATION;

Renoncement bouddhiste
Renoncement chrétien

Certains chrétiens de nos jours soulignent la ressemblances entre les renoncements bouddhiste et chrétien et oublient la différence qui les oppose radicalement.
Le renoncement chrétien développe au contraire le désir de l'union avec Jésus qui est venu vers nous. C'est pour développer ce désir qu'il faut maîtriser tout les autres désirs, mais pas tous les désirs.
De même le bouddhiste "médite", le chrétien "supplie". Employer le même mot prière pour désigne des attitudes si diverses est illusoire, même si le chrétien peut aussi méditer, le bouddhiste lui ne supplie personne, si l'on s'en tient au bouddhisme originel.

Repères historiques
-550-480 : vie du Bouddha. Pendant 300 ans, pas de représentation du Bouddha qui a encouragé ses disciples à ne pas compter sur eux-mêmes, sans adresser de supplication à personne.
-264-227 : Açoka essaie d'imposer le bouddhisme à l'Inde qui le rejette progressivement.
en 85 après le Christ, le bouddhisme se répand en Asie centrale, en 150 en Chine, en 500 au Japon, en 645 au Tibet...
Il y a sans doute une influence du bouddhisme sur l'épicurisme et surtout sur le stoïcisme qui adaptent  le "renoncement bouddhiste au bonheur" à la mentalité grecque. voir ¨Première période -Chap. 2 VII)
Plusieurs philosophes modernes s'inspirent du bouddhisme comme par exemple SCHOPENHAUER. (voir TPchap8)
Enfin, on peut penser que des personnes âgées dans les cultures du monde entier sont bouddhistes sans le savoir. Elles sont arrivées à la conclusion que tous les désirs ont abouti à des déceptions. Elles ont renoncé, et, comme les statues du Bouddha, elles sourient devant la naïveté des jeunes...

Trois religions
Le bouddhisme, qui était à l'origine une pure philosophie et qui proposait l'éthique la plus rationnelle de l'Histoire, s'est métamorphosé en 3 religions.

1/ La tradition des Anciens du Petit Véhicule qui est sans doute plus proche des Origines et qui est vécue surtout dans les monastères où l'on cherche vraiment le nirvana, le non-souffle : 'N'aime rien, je hais rien, ne désire rien afin que, soufflant sur le monde, tu l'éteignes". "Ne rien désirer" n'augmente pas la consommation ni la production. Les pays de cette tradition sont donc particulièrement sous-développés : Sri Lanka, La Thaïlande, la Laos, le Birmanie, le Cambodge. (THERAVADA = doctrine des Anciens, HINAYANA = Petit Véhicule).
Cependant, dans tous ces pays, comme partout, progresse une nouvelle croyance que nous présenterons dans le dernier chapitre de cette initiation : l'économisme qui réduit la vie humaine à ses aspects économiques et propose les valeurs les plus opposées au bouddhisme.

2/ La tradition majoritaire du Grand Véhicule déforme le bouddhisme originel. D'une part il présente parfois le Bouddha comme un Sauveur qu'on invoque dans les temples (influence du christianisme ?), d'autre part, il donne une grande place à la compassion. Il y a même la croyance en des sages qui étaient parvenus à l'état de bouddha en se libérant de la roue des réincarnations, mais qui reviennent sur terre pour libérer les autres hommes. Il faut noter que le bouddhisme s'est mélangé avec toutes les cultures orientales. Au Népal, dans les temples bouddhiste, on trouve des statues de dieux divers En Chine, il y a mélange avec le confucianisme et le taoïsme, au Japon avec le shintoïsme. (MAHAYANA = Grand Véhicule).

3/ Troisième forme religieuse du bouddhisme, celle du Tibet et de la Mongolie où le bouddhisme semble métissé avec des pratiques animistes et même magiques (TANTRISME). "Au loin la liberté" (Mémoire du Dalaï Lama) (Fayard 1990) révèle un profond scepticisme et une lutte politique pour l'indépendance de son pays... On est loin du Bouddha.

Le Zen
Ce qui a été dit de l'hindouisme et du bouddhisme en général est encore plus vrai pour une méthode inspirée du bouddhisme : "le zen". Pour cette méthode, il n'y a ni dieu, ni culte, ni immortalité de l'âme, ni symboles, ni mots, ni vérité à rechercher; mais la recherche d'un vide absolu où certains concordistes croient retrouver un "Absolu" et donc un "Dieu personnel"...
Il me semble que ce renoncement est tout le contraire d'une foi dans un amour et dans le désir passionné d'être uni à Celui qui nous a aimés le premier et que l'on rencontre déjà dans chacun des petits qui sont ses frères... Un minimum de distinction entre les doctrines s'impose.

(suite PP2_7)