PC
Chap.7
intro

L'ORDRE MÉDIÉVAL EN MORCEAUX  1300-1600
 Crise de la Philosophie (Ockham)
 Naissance de la Science (Copernic)

Apogée de la Mystique (Thérèse d'Avila)
 

 

 

 

Sommaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Même si quelques auteurs commencent à rejeter la révélation évangélique avant 1300, comme nous venons de le voir, on peut considérer que l'Europe a vécu pendant plusieurs siècles dans le cadre d'un ordre plutôt harmonieux. L'exemple le plus typique de cet équilibre est certainement la Somme Théologique de THOMAS D'AQUIN dont l'architecture a été comparée à celle des CATHÉDRALE (Lethel)
On peut même penser que tous les hommes de toutes les cultures qui ont vécu jusqu'en 1300 ont sans doute accepté l'idée qu'il fallait se soumettre à un ORDRE. Les avis étaient peut-être différents sur l'ordre du monde. Mais tous acceptaient que le monde était construit selon un certain ordre auquel il fallait se soumettre de toutes façons bon gré, mal gré. Entre 1300 et 1600, quelques penseurs audacieux vont émettre l'idée nouvelle que cet ordre du monde, l'homme pouvait le modifier, l'améliorer. A vrai dire, le premier chapitre de la Genèse donnait cette mission à l'homme : "Remplissez la terre et SOUMETTEZ-LA".

Mais certains écrivains dès avant 1600 vont aller plus loin. Jérôme GARDAN (1501-1576) parle de "rivaliser" avec Dieu. "Je suis né dans le siècle où la terre a été découverte (1492). Qu'y a-t-il de plus merveilleux que l'artillerie, cette foudre des mortels, bien plus dangereuse que celle des dieux ? Ajoutons l'invention de l'imprimerie, conçue par l'esprit des hommes, réalisée par leurs mains et qui peut RIVALISER avec les miracles divins ! Que nous manque-t-il encore sinon de prendre possession du ciel ?" (cité par MARGOLIN, Enc. Uni. t15, page 873)

Améliorer l'ordre du monde, rivaliser avec Dieu... Nietzsche ira plus loin : prendre la place de Dieu ! Sartre imposera à chaque personne l'obligation de créer un ordre moral purement arbitraire... Et cette succession de prétentions toujours plus absolues prendra fin avec le désenchantement de la post-modernité".

Depuis 1990, le pessimisme de la philosophie hellénistique domine désormais de nouveau ceux qui suivent les modes successives de la "majorité" ! Mais nous n'en sommes pas encore là. Les trois siècles que nous devons étudier dans ce dernier chapitre de la deuxième période ébranlent tout d'abord l'ordre médiéval.
Pour donner un panorama relativement complet de ces années entre 1300 et 1600 nous allons passer en revue sept mouvements très divers.

I. Tout d'abord, la base de la philosophie est remise en cause par le nominalisme d'Ockham.

II. La science qui était confondue avec la philosophie et lui était soumise profite de cette remise en cause pour conquérir son autonomie avec COPERNIC.

III. Luther redécouvre la révélation évangélique de la gratuité du salut. Il n'est pas compris et l'Église latine se casse en plusieurs morceaux.

IV. Après ce rejet de l'autorité romaine, au nom de la Bible, des penseurs rejettent la Bible au nom de la raison. Plusieurs d'entre eux refusent de se soumettre aux autorités et restent fidèles à leur rationalisme jusqu'à la mort.

V. Autre mouvement, la renaissance de l'art antique.

VI. Il y a aussi les philosophes de la compétence et de la mesure comme Érasme ou du scepticisme comme Montaigne.

VII. L'énumération ne serait pas exhaustive si nous ne la complétions pas par les grands noms de la théologie mystique en Allemagne, en Flandre, en Italie, mais surtout en Espagne.

Plusieurs "Histoire de la pensée" qui se prétendent neutres ne proposent sans doute pas un panorama aussi large des années 1300-1600.

suite PC chap 7-1