PC
Chap.7
-4-


L'ORDRE MÉDIÉVAL EN MORCEAUX  1300-1600
 DÉVELOPPEMENT DU RATIONALISME ET RÉACTIONS BRUTALES DES AUTORITÉS
 

 

 

 

Sommaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Pour compléter l'Histoire de la Pensée des trois derniers siècles entre 1300 et 1600, il faut énumérer quelques auteurs qui rejettent d'une manière plus ou moins radicale toute la révélation pour défendre les convictions de leur raison ou les fruits de leur imagination. Plusieurs seront poursuivis, torturés et brûlés vifs sur le bûcher après une condamnation des autorités ecclésiastiques qui trahissaient l'Évangile. (Sur cette condamnation voir Chap. 6 - X premières condamnations)

1. MARSILE DE PADOUE (1275-1343)
Le plus ancien est célèbre grâce à un livre écrit en collaboration avec Jean de Jandun (1280-1328) intitulé le "Défenseur de la paix" et où ils attaquent le pouvoir politique des papes pour appuyer le pouvoir des princes. Quelques lignes peuvent nous distraire grâce à l'humour avec lequel ils se moquent du clergé...
"Les prêtres ont certes un rôle à jouer dans la cité, mais les philosophes n'ont jamais pu prouver lequel et l'on n'en voit d'ailleurs pas un seul qui soit évident".
"Les croyances religieuses sont très utiles car elles incitent les citoyens à rester soumis aux autorités".
Depuis très longtemps des autorités civiles incroyantes appuient le clergé à condition que l'Évangile de la justice ne soit pas proclamé...

2. MACHIAVEL (1469-1527)
"Le Prince" (1513) et les autres œuvres de Machiavel peuvent permettre de distinguer la philosophie politique où l'on prétend décrire quelle devrait être la meilleure organisation de la société et la science des mécanismes politiques qui montre comment fonctionnent effectivement les diverses forces sociales dans un temps et un lieu donnés.
A cette époque, la politique est réservée aux princes. "Il n'est pas nécessaire qu'un prince ait des qualités morales mais il est important qu'il paraissent les avoir".

3. PARACELSE (1493-1541)
Plus de 1000 livres ont été écrit entre 1932 et 1960 sur ce médecin et j'ai eu entre les mains un cours d'histoire de la philosophie qui en faisait le plus grand philosophe de tous les temps. Le peu de temps que je lui ai consacré m'a convaincu qu'il était un spécialiste du mélange des trois domaines de la connaissance : science, philosophie, théologie.

4. GIORDANO BRUNO (1538-1600)
Un autre spécialiste du mélange des théories. On trouve chez lui le monisme de Parménide (PP Chap. 3.), l'émanatisme de Plotin (PP chap. 7 - V), l'héliocentrisme de Copernic (PC chap. 7 - 2) et même un pan-vitalisme que l'on peut rapprocher de l'animisme (PP Chap. 2 - 1) avec une vision du monde comme un "Grand Être Vivant Animal Saint et Sacré".
Il avait quitté l'ordre des Dominicains, il avait fui d'une ville à  l'autre. Persécuté par toutes les autorités universitaires, ecclésiastiques et politiques, il fut brûlé vif après avoir craché sur le crucifix qu'on lui tendait avant de l'exécuter.
En 1889, on lui a érigé une statue comme à un martyr de la science et de la philosophie, persécuté par l'obscurantisme ecclésiastique.
Les fruits de son imagination féconde n'en méritaient pas autant et les chrétiens auraient mieux fait de lire et de pratiquer les Évangiles en laissant chacun défendre ses convictions en paix.

5. VANINI (1585-1619)
Prêtre carme qui quitte son ordre pour aller étudier Aristote à Padoue. Il vagabonde, proclame publiquement une foi anglicane, puis catholique, tout en défendant des opinions rationalistes en  privé. Finalement, il est brûlé vif après avoir proclamé courageusement ses convictions : Dieu n'existe pas, il faut se contenter du plaisir fugace, la mort est une entrée dans le néant...
Il sera considéré comme le patron des "libertins". Ce mot très employé à partir de 1600 désigne les déistes ou les athées ou des déréglés moraux ou des esprits forts"...

6. BŒHME (1575-1639)
Encore un spécialiste des mélanges qui va donner quelques bonnes idées à Hegel avec un "Monde Un".

7. CAMPANELLA (1568-1639)
Il faut le situer dans la série de ceux qui veulent tout mélanger dans une recherche universelle et rationnelle.
Devrais-je aussi citer NICOLAS de CUES (1401-1464) qui synthétise les mathématiques et toutes les religions et PIC de la MIRANDOLE (1463-1494) avec son "De omne scibili". De lui cette belle formule "Philosophia veritatem quaerit, theologia invenit, religio possidet". (la philosophie cherche la vérité, la théologie l'invente, la religion la possède).

suite PC chap 7-5