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Sommaire
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Non pas réponses mais correspondances
Il est vrai que Jésus ne fait pas allusion aux discussions des philosophes que
nous avons décrites dans la 1ère période de cette Histoire de la Pensée. Il
répond aux objections des dirigeants du peuple juif.
Cependant, il nous est permis d'aller chercher dans ses paroles celles qui
"correspondent" aux cinq questions qui ont été présentées dans l'Exposé
Préalable.
1° : connaissance
---> épistémologie
2° : réel
---> ontologie
3° : choix
---> éthique
4° : société
---> politique
5° : mort --->
eschatologie
Non pas démonstration mais foi
Il est vrai que Jésus ne donne pas de démonstration rationnelle pour appuyer son
enseignement et qu'il nous invite à donner notre foi, à croire ce qu'il a
"entendu" chez son Père qui l'a "envoyé".
Il faut se rendre compte que la confiance dans la parole des autres joue un très
grand rôle dans notre vie quotidienne. Dans l'introduction qui précède nous
avons rappelé les faits qui nous engagent à faire totalement confiance à Jésus.
En tout cas, le minimum est de connaître ces réponses proposées à notre
confiance.
Non pas abstraction mais paraboles
Il est vrai que Jésus ne s'exprime pas dans le vocabulaire philosophique. Mais
une simple parabole comme celle du "trésor caché que quelqu'un trouve et pour
lequel, dans sa joie, il vend tout"... révèle mieux la liberté de la personne et
le choix du bonheur que tous les traités d'éthique (Mt 13,44);
UN PREMIER CHOIX
Voici pourquoi nous pouvons grouper quelques paroles de Jésus qui
correspondent à nos cinq questions en insistant sur le fait qu'il ne s'agit que
d'un choix très partiel.
Aucun lecteur ne doit penser que les quelques citations qui seront faites dans
les pages qui suivent suffisent pour connaître la pensée de Jésus. Seule une
méditation personnelle et une prière incessante permet une entrée dans cette
Pensée vraiment nouvelle.
1° ÉPISTÉMOLOGIE
ÉVANGÉLIQUE
Voici groupées autour de sept points quelques-unes des
paroles qui peuvent correspondre à notre première question :
"l'intelligence humaine peut-elle atteindre le vrai ?"
1. Très
souvent, Jésus insiste sur les LIMITES DE LA RAISON et la nécessité de CROIRE EN
SA RÉVÉLATION.
"Nul ne connaît le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut bien le
révéler" (Mat 11/27)
"Je te loue, Père, d'avoir caché cela aux sages et de l'avoir RÉVÉLÉ aux
tout-petits" (Mt 11/25)
Souvent il s'exprime avec une autorité absolue : "Je suis la Vérité" (Jn 14/6,
Jn 9/5, Lc 21/33)
2. Cependant
il parle d'une révélation divine antérieure, l'Ancien Testament
dont nous avons parlé dans le 2e chapitre de la 1ère période. Mt 22/31
"N'avez-vous par lu la parole que Dieu vous a dites ?". Il ose cependant
corriger cette ancienne révélation et même s'y opposer. Mc 10/9 : "Que
l'homme (Moïse) donc ne sépare pas ce que Dieu a uni". Beaucoup de chrétien
accordent donc une place trop grande à l'Ancien Testament. Ils devraient méditer
spécialement les paroles où Jésus s'oppose même à cette révélation imparfaite
même s'il lui arrive de dire qu'il n'est pas venu "abolir la Loi et les
prophètes". Deux exemples encore d'opposition à l'Ancien Testament.
"Il déclarait pour tous les aliments." Mc 7/19 "Aimez vos ennemis" Mt 5/44.
3. Lui-même
se réfère à un Autre. Jn 12/49 : "Je n'ai pas parlé de moi-même, mais le Père me
prescrit ce que j'ai à dire".
4. Le
lecteur des Évangiles ne peut pas comprendre par lui-même le sens des
paroles de Jésus.
Jn16/12-13 : "J'ai encore bien des choses à vous dire mais vous ne pouvez pas
les comprendre maintenant, l'Esprit de Vérité... vous fera accéder à la vérité
toute entière". Chaque lecteur doit donc demander l'Esprit Saint au Père (Lc
11/13)
5. L'accueil
de la vérité évangélique est empêché par des attitudes morales négatives
comme le dit la parabole du semeur (Mc4); l'inconstance, l'attachement aux
richesses et les autres désirs... Par contre... Jn 3/21 : "Celui qui fait la
vérité vient à la lumière". Dans la vie chrétienne, connaissance et action
sont donc dépendantes l'une de l'autre.
6. Celui qui
accueille la révélation de Jésus doit la transmettre. Mt 28/19 : "De toutes les
nations faites des disciples".
7. Un dernier
groupe de paroles de Jésus est également important pour "l'Histoire de la
Pensée" puisqu'elles sont à l'origine de la distinction des domaines de
la connaissance, ce sont les paroles où il limite lui-même le domaine de ses
interventions. Mc 12/17 "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est
à Dieu". voir aussi Lc 12/14 et Jn 18/36.
DEUX EXCÈS
Celui qui accepte de devenir chrétien évitera donc deux excès. Le premier c'est
le rationalisme qui consiste à s'enfermer dans les limites de la raison en
refusant toute révélation. Le second, c'est le fidéisme qui consiste à dire
qu'il n'y a rien de valable en dehors de la foi : Jésus lui-même reconnaît
l'autonomie d'un domaine naturel comme la politique de César. Cette première
distinction est à l'origine de la distinction du sacré et du profane.
Parmi ceux qui acceptent cette distinction, on peut trouver trois accents,
l'optimisme envers la raison, le pessimisme, le réalisme.
TROIS ACCENTS
. Le premier accent de ceux qui
reconnaissent la distinction d'un domaine naturel et d'un domaine surnaturel est
l'optimisme envers la raison comme Paul à Athènes (Actes 17/22-28)
. Le deuxième accent consiste à
insister sur les limites de la raison et de la philosophie rationnelle comme
Paul dans la première lettre aux Corinthiens (1Cor2/1-5).
. Le troisième accent consiste à dire
qu'en droit la raison pourrait beaucoup et qu'en fait elle n'aboutit pas comme
Paul en Romain 1/19-21.
Nous retrouverons ces trois attitudes alternativement au long des siècles chez
les auteurs chrétiens comme Augustin, Thomas, Luther.
2° ONTOLOGIE ÉVANGÉLIQUE
Une citation de PASCAL, le plus grand des philosophes des temps modernes nous
suggère trois groupements de paroles de Jésus correspondant à notre deuxième
question, celle de l'ontologie : "Qu'est-ce qui existe vraiment ?". "Non
seulement nous ne connaissons Dieu que par Jésus-Christ, mais nous ne nous
connaissons nous-même que par Jésus-Christ".
1. Qui est donc Jésus ? Telle doit
être notre première interrogation comme celle des apôtres en Marc 4/41. "Pour
vous qui suis-je ?" demande Jésus lui-même en Mt 16/15
CHRISTOLOGIE
. Un homme "COMME" nous qui ne sait
pas qui l'a touché (Mc5/30), qui crache par terre (Jn 9/6) et crie sa solitude
face à la mort (Mc 15/34)
. Il est aussi "DIFFÉRENT".
Il met une distance infinie entre lui-même et les autres : "Vous qui êtes
mauvais" (Mt 7/11, Jn 8/46). Il parle avec une familiarité unique à Dieu en
l'appelant "papa" Mc14/36
Jean au début du chap. 13 explicite :
"Jésus savait qu'il venait de Dieu et retournerait vers Dieu".
. Il emploie pour lui-même l'expression de
Dieu à Moïse : "Je suis" Jn 8/24) et il affirme : "Le Père et moi sommes UN" (Jn
10/30). (Lire les notes dans la TOB).
Même pour ceux qu n'ont pas l'intention d'étudier la théologie chrétienne des
premiers siècles, il est bon de découvrir dans ces diverses paroles de Jésus sur
lui-même que, d'une part, certaines de ces paroles affirment son unité avec Dieu
et que d'autres paroles nous montrent qu'il parle à son Père comme à une autre
personne.
Autre tension : il est vraiment homme et il se dit un avec Dieu.
L'Histoire de la Pensée en Europe, pendant les premiers siècles sera marquée par
l'effort d'expression de ces divers aspects de la personnalité de Jésus. Ces
efforts auront des répercussions en philosophie.
2.
Par Jésus, dit Pascal, nous connaissons Dieu. Dans le cadre d'une première
initiation, il faudra se limiter en suggérant une étude personnelle au lecteur
qui le désire en lui indiquant quelques expressions employées par Jésus pour
nous parler de Dieu : les cieux, le Seigneur, le Très Haut, celui qui m'a
envoyé, la Puissance, le Créateur, et le mot qui revient plus de cent fois : le
"Père".
(lire JEREMIAS "Théologie du Nouveau Testament : la prédication de Jésus" Cerf
1980)
Il ne faut pas oublier les paraboles qui nous révèle que l'amour de Dieu est :
- gratuit (Mt 20/14)
- miséricordieux (Lc 15)
et - exigeant (Mt 22/12)
3.
ANTHROPOLOGIE évangélique.
Même les chrétiens n'on peut-être pas encore découvert la vision de l'homme
cachée dans la révélation évangélique. En voici trois composantes qui se
complètent.
* Un mystérieux mélange de bien et de mal (Lc 11/13) : "Si vous qui êtes
mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants".
* Un esclave sans droit au salaire tel peut apparaître l'homme devant Dieu (Lc
17/10). C'est un aspect à ne pas oublier.
* Non pas un serviteur, mais un fils (Lc 15/24 et 31). C'est un autre aspect
révélé. Bernard et Pascal surtout vont montrer que seule cette anthropologie
évangélique rende compte de l'HOMME RÉEL :
- avec son néant et sa misère morale d'une part,
- avec une vocation à la filiation divine d'autre part.
La plupart des visions de l'homme ne retiennent que l'un ou l'autre
aspect et ne parviennent pas à rendre compte de l'homme dans sa totalité.
Beaucoup d'Européens ne prennent pas conscience que plusieurs de leurs
convictions sur les droits de la personne humaine ont une source évangélique et
qu'en abandonnant la foi chrétienne, ils perdent les fondements de ces
convictions, et ensuite ces convictions elles mêmes.
3° ÉTHIQUE ÉVANGÉLIQUE
En lisant les Évangiles régulièrement, c'est une morale de bonheur que nous
découvrirons, puisque le premier mot sera "HEUREUX", Mt 5/3 mais avec des
aspects inattendus.
1. Dépendance évangélique
Alors que la question formulée dans l'EXPOSÉ PRÉALABLE "Que vais-je
choisir pour devenir vraiment heureux ?" suggère une initiative sans limite, la
première nouveauté évangélique c'est de découvrir et de reconnaître sa totale
dépendance face à l'amour de Dieu. Tel est le sens des premiers mots de Jésus en
Mt 5/3 : "Heureux ceux qui se reconnaissent pauvres" ou encore "enfants" Mt 18/3
et "pécheurs" Mc2/17. Se découvrir perdus, démunis : tel est un des fruits d'une
lecture des Évangiles.
2. Aimé par Dieu, pardonné, racheté.
Pour apprécier l'éthique évangélique, il faut la comparer avec le sommet de la
philosophie antique, cette affirmation de Socrate (voir Première Période chap.
4) : "les dieux n'abandonnent pas l'homme juste" (Cette confiance était
déjà une croyance!). Mais que devient l'homme qui a conscience d'avoir été
injuste après avoir réfléchi sur l'avertissement de Jésus en Jn 8/7 : "Que
celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre". Cet homme apprécie la
bonne nouvelle de Marc 2/5 : "Tes péchés sont pardonnés par Dieu". Festugière a
résumé la comparaison en disant "l'antiquité a connu le don, elle n'a pas connu
la pardon". La nouveauté de la Bonne Nouvelle est déjà là !
Dans son "Éthique à Nicomaque", Aristote avait découvert le bonheur de l'amitié
mais l'avait considérée comme impossible "avec Dieu et avec l'esclavage. Ses
successeur (voir Première Période introduction au chap 7) avaient donc
renoncé au vrai bonheur comme le Bouddha avant lui, comme beaucoup d'Européens
de nos jours qui n'accueille plus la révélation évangélique et retournent à ce
pessimisme antique illustré par MARC-AURÈLE (voir Première Période chap. 7, III)
Tout l'évangile bouleverse ce bilan de la Première période avec le point d'orgue
en Jn 3/16 "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique".
Nous avons dans cette parole l'idée mystérieuse de "rédemption" exprimée plus
clairement au dernier repas "mon sang versé pour la multitude pour le pardon des
péchés" Mt 26/28.
UNE PREMIÈRE CONCLUSION : DIEU NOUS AIME :
CELA BOULEVERSE TOUTE L'ÉTHIQUE EN PROPOSANT LE VRAI BONHEUR, PARFAIT, ÉTERNEL.
3. Conversion intérieure du coeur.
La réponse de l'homme à cette révélation de l'amour et du pardon de Dieu, c'est
la conversion intérieure du coeur par laquelle l'homme se détourne des péchés
(Mc 7/21) : voler, tuer, commettre l'adultère, envier.
- La gravité du péché est exprimée par les images violentes de la meule (Mc
9/42) et de la main coupée (Mc 9/43)
- Le péché est déjà commis dès que la décision mauvaise est prise dans le coeur
(Mt 5/27). Une expression philosophique sera donnée dans les siècles suivants à
cette "intériorisation de la conscience".
- En Mt 12/45, le combat moral apparaît également comme un combat contre des
esprits mauvais !
4. Confiance en Jésus
Alors que chez Socrate c'est l'effort qui est prioritaire, avec la
révélation évangélique au contraire, la première attitude est celle de la
confiance dans l'amour que Jésus porte envers chacun à qui il redit :
"N'aies pas peur, aies seulement la foi, la confiance" Mc 5/36)
Cette invitation à la confiance revient sans cesse. Chaque lecteur des
évangiles peut faire le dénombrement des versets qui insistent sur cette
confiance.
5. Amour préférentiel envers Jésus
Réponse à son amour, il y a ensuite notre amour préférentiel envers Jésus,
la suite d'un choix libre, pour le plus grand bonheur : "Si tu veux" Mt 19/21.
"Il vend tout" Mt 13/44 ..."dans sa joie".
6. Dévouement envers le plus petit.
Autre nouveauté éthique : le bonheur de l'union à Dieu au-delà de la mort
est lié au dévouement pour chaque homme que nous rencontrons (Mt 25/40),
spécialement "le plus petit".
7. Les paradoxes de l'amour : Bonheur et Souffrance
Les quelques citations ne suffisent pas pour donner un tableau complet de
l'éthique évangélique mais peuvent en suggérer la nouveauté. Cette éthique
contient d'ailleurs des paradoxes nombreux. Ainsi en Marc 8/34, des lecteurs
peuvent penser qu'il ne s'agit plus ni d'amour ni de bonheur mais de
désintéressement et de souffrance. "Qu'il cesse de penser à lui-même, qu'il
porte sa croix et qu'il me suive". Cependant la suite du texte montre bien qu'il
s'agit d'une morale de bonheur et d'amour. "Celui qui perd sa vie pour moi la
sauve". C'est sauver sa vie, c'est trouver le bonheur que d'aimer Jésus jusqu'à
la souffrance. En Jn 15/9-17 le lecteur attentif trouvera cinq amours ! (TP
chap. 12)
Tout doit contribuer au vrai bonheur de l'homme comme le disait Jésus dès
les premières controverses. Mc 2/27 "le sabbat a été fait pour le bonheur de
l'homme".
Seul le lecteur qui prendra le temps de lire les textes cités et le contexte et
qui commencera à "expérimenter cette éthique" par son comportement effectif et
quotidien pourra en comprendre progressivement la valeur.
4° SOCIÉTÉ
ÉVANGÉLIQUE
Correspondant à notre quatrième question :
"Quelle est la moins mauvaise organisation de la société ?", il y a deux groupes
de paroles de Jésus :
1. l'Église chrétienne
D'une part, Jésus inaugure une nouvelle communauté religieuse, l'Église, où tous
sont frères (Mt 23/8-9) où l'autorité est graduée (Mt 18/18-20) et où il y a une
autorité suprême (Mt 16/18). Nous reviendrons sur l'importance de cette
communauté à la fin de ce chapitre.
D'autre part, un certain nombre de parole de Jésus concerne toute vie en
société.
2. Les sociétés civiles
- Distinction, autonomie et priorité.
(Mc 12/17 révèle la distinction des domaines politiques et religieux et donc
l'autonomie de la politique mais aussi la priorité de la relation à Dieu : "ne
donne pas à César ce qui revient à Dieu".
- Refus de la contrainte et liberté
du choix individuel.
Jésus est opposé à l'emploi de la violence, de la contrainte dans le domaine
religieux. Si j'avais voulu dominer, explique-t-il à Pilate, des soldats
auraient combattu (Jn 18/36). Jésus montre son désaccord avec ceux qui veulent
punir le village de Samarie qui n'a pas voulu le recevoir (Lc 9/55).
Sur ce point il faut DISTINGUER
- JÉSUS ET LES ÉVANGILES d'une part,
et - l'HISTOIRE DE L'ÉGLISE, d'autre part,
Car les autorités ecclésiastiques ont très vite oublié les persécutions dont les
chrétiens avaient été les victimes et ont persécuté les païens et les juifs,
organisé des croisades contre les musulmans. L'Europe a été déchirée par
des guerres entre les Églises chrétiennes !!!
3. Égalité fraternelle et amour des ennemis.
En Mt 23/8-9, Jésus proclame : "vous êtes tous frères". Il est le premier à le
dire aussi clairement. En Mt 5/44, il exige : "Aimez vos ennemis". Des
responsables d'Église vont oublier cette exigence et organiser des croisades.
C'est un hindou, le
MAHATMA GANDHI, nous le verrons au 10ème chapitre de la 3ème
période, qui va inventer une méthode de lutte politique pour obtenir l'ÉGALITÉ
PAR L'AMOUR DES ENNEMIS, dix-neuf siècles après la proclamation de l'évangile.
N'oublions pas cependant François d 'Assise. (PC chap.2
et 3 et
TP chap.11)
4. Travail / partage / et service.
- Le fait que Jésus ait travaillé manuellement puisqu'on l'appelle "LE
CHARPENTIER" (Mc 6/3) est sans doute à l'origine de la dignité accordée au
travail chez certains chrétiens, spécialement les moines.
- La parabole très dure de Luc 16/19-31 exige le partage. Beaucoup de chrétiens
là aussi vivent en contradiction avec l'évangile et le verset 31 semble dire
que leur conversion est impossible.
- Le service des autres est exigé en Lc 22/25-26 et montré avec le lavement des
pieds en Jn 13/1-15.
5. Les trois formes du pardon.
L'exigence évangélique la plus révolutionnaire qui doit transformer la vie en
société est celle du pardon sous ses trois formes :
- le pardon donné, Mc 11/25, Mt 18/21-35
- le pardon demandé Mt 5/24
- le pardon prié, Mt 5/44
Il ne faut surtout pas oublier que ces trois pardons sont des fruits du
pardon que Dieu nous accorde le premier : "comme nous pardonnons AUSSI" Mt 6/12)
Les livres de René GIRARD peuvent nous aider à mesurer l'importance de ces
paroles dans l'Histoire de la Pensée ! "La violence et le sacré" 1972 "le bouc
émissaire" 1982
5° ESCHATOLOGIE
ÉVANGÉLIQUE
Dès l'introduction générale de cette Période centrale, nous avons rappelé que la
résurrection de Jésus constitue le message central du Nouveau Testament et
apporte la RÉPONSE à la cinquième question : "Qu'y a-t-il au-delà de la mort ?".
Mais dans les quatre évangiles nous pouvons trouver d'autres paroles de Jésus
sur ce point décisif de la mort et de l'au-delà de la mort.
1. Être prêt !
Très souvent et avec l'emploi de paraboles très diverses (comme l'a montré un
des meilleurs exégètes JOACHIM JEREMIAS dont il faut lire les livres) Jésus
rappelle que la mort peut être subite (ce que l'observation peut nous
rappeler) qu'il faut être prêt et qu'il est URGENT de se convertir Mc 13/15, Mt
24/43, Mt 5/25, Lc 12/20, Lc 16/6.
Chaque lecteur devrait vérifier mathématiquement la fréquence de ce thème de l'URGENCE
et ne pas faire confiance aux prêtres et aux pasteurs. Certains même trahissent
l'évangile qu'ils doivent transmettre en répétant que tout le monde sera sauvé
alors que les textes disent que des prédicateurs d'évangile seront rejetés. Mt
7/22.
Moi-même j'ai été surpris de la fréquence de ces deux thèmes (imprévisibilité de
la mort et urgence de la conversion) lorsque à l'occasion d'une
hospitalisation en 1995 j'ai entendu ces mots "peut-être deux ans de survie". La
lecture des quatre évangiles qui a suivi cette hypothèse d'un médecin m'a révélé
que ce thème est plus fréquent que je ne l'avais remarqué auparavant.
Cinquante fois dans l'évangile de Matthieu !!!.
Ce thème est dominant dans le monachisme : "Avoir sans cesse à l'esprit la mort
qui nous guette" dit la règle de saint BENOIT
2. L'AUTRE VIE plus importante que celle-ci
Autre thème des paroles de Jésus : ce qui suit la mort est plus important que ce
qui précède. Sur ce point également, on peut trouver des théologiens qui
fabriquent un "christianisme" qui n'est plus chrétien... Mc 9/43 : "Il vaut mieux
que tu entres manchot dans la vie que d'aller avec tes deux mains dans le feu
qui ne s'éteint pas". Voir aussi Mc 10/30 : "le temps qui viendra ensuite", Jn
12/25; Mt 6/20.
Ce thème très fréquent dans les paroles de Jésus a, jadis provoqué un certain
désintérêt pour cette vie, alors que d'autres paroles de Jésus en montre
l'importance. Mt 5/13-16; et Mt 25/14-30.
Ainsi chaque siècle insiste sur certaines paroles de Jésus et en écarte
d'autres. Conclusion qui s'impose : lire soi-même tout le texte, si on
veut connaître le vrai christianisme et non pas celui qui a été sélectionné par
les prédicateurs. Ne pas se fier non plus à sa propre lecture mais être attentif
au x accents des autres chrétiens, des autres églises et des autres siècles.
3. Souffrance de la mort.
On a souvent comparé la mort de Jésus avec celle de Socrate et dès le
premier siècle des adversaires de la foi chrétienne ont loué Socrate pour son
mépris de la mort et dénoncé les supplications de Jésus. Celui qui souffre
lui-même, celui qui entre lui-même dans la solitude de l'agonie apprécie au
contraire :
- que Jésus pleure un ami, Jn 11/35
- demande
d'éloigner la souffrance, Mc 14/36
- interroge :
"pourquoi m'as-tu abandonné ?" Mc 15/34
- exprime sa
confiance : "Entre tes mains je remets mon esprit" Lc 23/46
- exprime sa
certitude : "aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis". Lc 23/43
Ce sont toutes ces réactions, et d'autres que chacun peut lire lui-même, qui
constitue la réponse évangélique au scandale de la souffrance.
4. La résurrection de Jésus dont nous avons montré l'importance (voir
Période Centrale introduction)
- occupe une
place centrale comme le montre I Cor 15/1
- constitue
la Bonne Nouvelle de base 1 Cor 15/11
- se situe
dans une continuité "selon les Écritures" 1 Cor 15/4
- se transmet
avec ordre : "Il est apparu à Pierre" 1 Cor 15/5
- nous
conduit vers la Parousie : "Il reviendra". 1 Cor 11/26
(voir également PC
chap.2)
5. Jugement
L'eschatologie évangélique comme celle que nous avons lue chez Platon emploie le
vocabulaire du jugement pour exprimer l'au-delà de la mort Jn 5/28-29. En Mt
25/31-46, Jésus exprime l'importance des actes concrets posés en faveur de
chacun des hommes les plus démunis que nous rencontrons pour le choix de
l'au-delà. En Mt /20,14, c'est l'aspect de la gratuité qui est exprimé. En Mt/
16,27 c'etst l'aspect conséquence du comportement. Très souvent revient le thème
de la surprise jusqu'au paradoxe : Ceux qui s'imagine être les premiers se
découvriront être les derniers et vice versa (Mt 20/16)
6. L'histoire a un sens
Encore un aspect de l'eschatologie évangélique, le sens de l'Histoire
universelle. Alors que toutes les philosophies antiques indépendantes de
l'espérance d'ISRAËL conçoivent le temps comme un éternel retour désespéré,
Jésus transforme la vision juive d'un temps linéaire en se donnant une place
décisive, dans le passé, le présent, l'avenir.
- "Avant
qu'Abraham fut, je suis" Jn 8/58
- "Les temps
sont accomplis" Mc 1/15
- "Quand le
Fils de l'homme viendra" Mt 25/31
Henri de LUBAC (1896-1991) dans les deux tomes de "La postérité spirituelle de
Joachim de Flore" a montré comment cette eschatologie évangélique a été
sécularisée. (PC chap.5)
7. Le bonheur parfait
Il revient à chaque lecteur de découvrir sans fin l'eschatologie évangélique
d'un bonheur parfait souvent exprimé par le symbole du repas dont l'eucharistie
est une annonce. "Si quelqu'un mange ce pain il vivra pour toujours" Jn 6/51 "je
vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite"
Jn 15/11.
NOUVEAUTÉ ABSOLUE
DE LA "VIE" CHRÉTIENNE
les pages qui suivent "dépassent" les limites
plus ou moins étroites d'une "Histoire de la Pensée". Certains lecteurs vont
peut-être penser qu'elles sont hors sujet.
Je dois donc expliquer ce dépassement même si, dès le deuxième chapitre nous
reviendrons dans le cadre et les limites plus étroites du mouvement des
idées en décrivant l'influence réciproque de la "pensée" Théologique et de la
"pensée" Philosophique.
Dans une "première initiation", l'étude des diverses croyances, des diverses
philosophies et même des quatre évangiles est rendue plus facile par leur
présentation dans le cadre de cinq réponses à cinq questions toujours classées
dans le même ordre. La mémorisation devient possible même pour le lecteur qui ne
peut y consacrer beaucoup de temps.
Cependant les spécialistes ont raison de dire que, cette méthode ne permet pas
de saisir l'originalité et le point de vue particulier de chaque croyance et de
chaque philosophie. Cela est particulièrement vrai pour la présentation de la foi
chrétienne ou plutôt de la "vie" chrétienne.
Certes, il est déjà intéressant de rechercher (comme nous venons de le faire)
des correspondances évangéliques à nos cinq questions de la philosophie.
Mais cette lecture laisse dans l'ombre plusieurs aspects de la nouveauté absolue
de la vie chrétienne. Elle ne se réduit pas à une "pensée", à un ensemble
d'"idées" à des réponses à cinq questions "théoriques". Le texte même des quatre
évangiles s'oppose à cette lecture réductrice.
MILLE DEUX CENTS MOTS
Et pour que chaque lecteur des évangiles puisse lui-même vraiment prendre
conscience de cette nouveauté absolue, j'aimerais lui suggérer une recherche
personnelle que j'ai proposée des dizaines de fois à des publics très diverse
dans huit pays différents. Il s'agit de souligner dans un exemplaire des quatre
évangiles les mots "je", "mon", "ma", "moi", dans les paroles où Jésus
parle de lui-même. Celui qui prend le temps de faire cette recherche prend
conscience de l'importance infinie, unique dans l'histoire des religions, que la
personne même de Jésus p rend la "vie" de celui qui choisit de devenir
progressivement chrétien.
Plus de 1200 mots soulignés dans un exemplaire des quatre évangiles donne à ce
texte une unité méconnue sans ce dénombrement. Le morcellement qui avait été
opéré par la recherche de cinq réponses à cinq questions est neutralisé par le
retour incessant de ces mots : mon, ma, mes, moi qui renvoient tous à une
personne unique : Jésus. C'est un petit livre de Romano Guardini "L'essence du
christianisme" (Alsatia 1948) qui m'a éveillé à cette originalité dans
l'histoire des religions qui est ignoré par beaucoup de ceux qui se croient
chrétiens ou même théologiens.
UNE UNIQUE RÉPONSE : UNE PERSONNE
Même en recherchant des réponses aux cinq questions choisies comme cadre de
cette histoire j'aurais pu d'emblée montrer qu'il n'y avait en fait qu'une seule
réponse : Jésus lui-même.
1/ A la question de la connaissance, il répond "Je suis la Vérité" Jn 14/5
2/ A la question de la relation entre l'homme et Dieu, il répond "Nul ne va au
Père que par MOI" Jn 14/6.
3/ A la question du choix du vrai bonheur, il répond "Celui qui perd sa vie à
cause de Moi la sauve" Mc 8/35
4/ A ceux qui voudraient une société en paix, Jésus répond " Aimez-vous les uns
les autres comme Je vous aime" Jn 13/34
4/ A ceux qui s'interrogent sur l'au delà de la mort, Jésus répond "Je suis la
résurrection et la vie" J, 11/25
Ce sont des centaines de versets avec toujours
les mots : Je, mon, ma, mes, moi qui peuvent ainsi révéler cette unité de la
Révélation Évangélique que j'ai préféré laisser dans l'ombre au début de ce
chapitre.
ENTRER DANS LA VIE SPIRITUELLE
Mais ce n'est pas tout. Même si l'on veut se contenter d'un premier aperçu des
divers aspects de la "vie" chrétienne, il ne suffit pas d'en montrer la
"concentration" dans la personne de Jésus, il faut au moins ajouter que cette
personne vivante, chaque chrétien doit essayer de la rencontrer dans cinq
rencontres effectives et non pas se limiter à adopter quelques convictions
théoriques.
Un chrétien s'ouvre à la "vie" spirituelle le jour où, personnellement, comme
Paul en Galates 2/20, il prend conscience que Jésus "m'a aimé et s'est livré
pour MOI". Lorsqu'il se rend compte que Jésus l'a aimé, ce chrétien Lui parle et
Le rencontre mystérieusement cinq fois.
CINQ RENCONTRES VIVANTES
1. Le dévouement concret envers les hommes les plus démunis est la
première rencontre vivante que tout homme peut faire avec Jésus. L'importance
primordiale de cette première rencontre est soulignée dans le célèbre chapitre
25 de Matthieu "tout ce que vous avez fait (ou omis de faire) à l'un de ces plus
petits qui sont mes frères, c'est (en fait) à moi que vous l'avez fait" (ou omis
de faire) (Mat 25/40)
2. S'adresser à Jésus dans une prière, seul, sans témoin est la deuxième
rencontre suggérée par la très belle comparaison dans l'Apocalypse 3/20 "Je suis
à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix, s'il ouvre la porte,
j'entrerai chez lui, je prendrai mon repas avec lui et lui avec moi". Cette
prière avec la porte fermée à clef étant déjà conseillée en Mat 6/6.
3. En Luc 10/38-42, nous pouvons prendre conscience de l'importance d'une
troisième rencontre : l'écoute, la lecture, la méditation des paroles
de Jésus qui, pour nous, est contenue dans les quatre évangiles et dont la
compréhension peut progresser sans fin. Il s'agit bien sûr de la troisième
lecture dont j'ai parlé dans l'introduction de cette seconde période avec
l'utilisation des trois "clefs". (intro)
4. La participation au rassemblement des disciples de Jésus constitue la
quatrième rencontre que tout chrétien peut lire en Mat 18/18-20.
5. Enfin, l'eucharistie célébrée dans toutes les églises chrétiennes,
annoncée en Jean 6, décrite en Marc 14/22-24 est une rencontre incompréhensible
sans doute pour un lecteur non chrétien; ce qui nous conduit à souligner le rôle
de la tradition ecclésiale.
LA TRADITION ECCLÉSIALE
Car, il est possible de "retrouver" ces cinq rencontres vivantes en recherchant
dans le livre des quatre évangiles le texte mentionné pour chacune d'entre
elles, un lecteur isolé non chrétien ne peut à lui seul "trouver" ces cinq
rencontres dans le texte, si elles ne lui sont pas "transmises" par la
"tradition" ecclésiale. Pour faire comprendre ce rôle irremplaçable de l'église
dans toute vie chrétienne, Mgr Robert CFFY (Doc. Cath. 3 sept 95), à la suite du
Père Sesboüé, à proposé l'hypothèse suivante.
Si tous les premiers chrétiens avaient été massacrés durant les persécutions, si
les quatre évangiles avaient été cachés et retrouvé seulement après plusieurs
siècles, comme cela a été le cas pour les manuscrits des Esséniens de la mer
Morte, ces quatre petits livres seraient rangés dans nos bibliothèques parmi les
textes décrivant des croyances anciennes.
Les évangiles n'auraient pas bouleversé l'Histoire de la Pensée, comme nous
le verrons dans les chapitres qui suivent. A plus forte raison personne n'y
"retrouverait" cinq rencontres vivantes avec une personne vivante : Jésus. Tout
cela n'est vécu que grâce à une tradition, une transmission vivante et
ininterrompue par une communauté croyante : l'Église.
En posant une question sur la place particulière
de ces quatre évangiles nous retrouvons le rôle important de la communauté
ecclésiale et même de son "organisation hiérarchique".
La question est la suivante. Pourquoi donc les chrétiens se contentent-ils des
quatre évangiles de Marc, Matthieu, Luc et Jean en ignorant pratiquement les
autres évangiles comme celui de Jacques ou de Pierre appelés "apocryphes".
L'introduction au Nouveau Testament de la T.O.B. (Traduction Œcuménique de la
Bible) apporte à cette question une réponse sur laquelle s'accordent tous les
exégètes catholiques, protestants, orthodoxes et anglicans.
La liste des livres chrétiens et donc des quatre évangiles reçus comme Parole de
Dieu a été établie par l'autorité des évêques y compris celui de Rome vers l'an
300. C'est ce que l'on appelle la formation du "canon" mot d'origine grecque qui
désigne la "liste" officielle des livres Saints.
Ainsi donc, les chrétiens qui voudraient se contenter de la "Seule Bible" en
"ignorant" l'Église" et surtout les autorités de l'Église devraient se rendre
compte qu'en s'appuyant sur l'autorité de l'Ancien Testament, ils reconnaissent
par le fait même l'autorité des évêques qui, dans les années 300, en ont fixé le
contenu. De plus, il suffit de constater la division des chrétiens des milliers
d'églises et de sectes pour admettre la nécessité d'une Église "organisée" pour
transmettre également d'une manière vivante la véritable signification de ces
textes qui sans cela deviennent "insignifiants" à cause de la diversité des
interprétations.
Certes, comme je le signalerai dans les chapitres suivants, les autorités
ecclésiastiques ont souvent trahi l'évangile surtout lorsqu'ils ont eu le
contrôle du pouvoir politique. Plus près de nous, Marcel Légaut et d'autres
critiques on eu raison de déplorer la place disproportionnée de l'Église dans la
vie de certains chrétiens qui n'avaient aucune relation vraiment personnelle
avec Jésus et les évangiles.
Mais ceux qui s'appuient sur ces faiblesses anciennes ou actuelles des autorités
de l'Église aboutissent toujours à un choix (en grec : hairesis) partiel et
déséquilibré des éléments de la pensée et de la vie chrétiennes.
TROP?... TROP PEU?...UN AUTRE LIVRE
Alors que j'essayais d'exposer en termes très simple ces divers aspects d'une
vie chrétienne, son unification par cinq rencontres avec la personne de Jésus et
le rôle "incontournable" de la communauté ecclésiale, deux questions
s'imposaient alternativement à mon esprit : n'est-ce pas top ? N'est-ce pas trop
peu ?
- Trop, peut-être au goût de tel
lecteur qui va lire ce texte uniquement pour avoir rapidement une première
initiation sur le mouvement des idées dans le temps. Pour cela, il accepte qu'on
lui explique la Pensée théologique (comme je le ferais dans le deuxième
chapitre) mais il n'éprouve pas le besoin d'"entrer" dans la vie spirituelle
d'un croyant.
- Trop peu, peut-être au goût de tel
lecteur chrétien attentif à tel aspect de la vie chrétienne et qui constate que
cet aspect n'est même pas mentionné dans ce premier chapitre.
Cette hésitation entre deux hypothèses opposées
-trop?-trop peu?- m'a fait prendre conscience que, depuis 25 ans, trois centre
d'intérêt devenaient alternativement prioritaires dans les textes que j'ai été
invité à publier.
- de 1975 à 1986, en tenant compte de la propagande
marxiste-léniniste à Madagascar j'ai consacré beaucoup de temps à la rédaction
d'articles et de brochures de philosophie politique (FO.FI.PA. Tannanarive).
- De 1989 à 1996, la mise au point de cette "Histoire de la
Pensée" est devenue prioritaire.
- Mais depuis longtemps, j'ai tenu à rédiger des textes
d'introduction à une lecture spirituelle des quatre évangiles. Certains de ces
textes ont été publiés en 1971 et en 1985. C'est mon troisième centre d'intérêt
qui redeviendra prioritaire après cette publication.
* Le lecteur qui pense que j'ai consacré trop peu de place à la spiritualité
chrétienne trouvera donc des compléments dans ce texte dont le titre est "JÉSUS,
LE VRAI BONHEUR".
* Le lecteur qui pense que je me suis trop étendu sur les aspects non
intellectuels de la vie chrétienne sera content de constater que le deuxième
chapitre revient aux frontières de la pensée théorique même s'il est consacré
aux relations entre la Pensée théologique et la Pensée philosophique.
suite PC chap.2
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