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En même temps que l'épicurisme et que le stoïcisme, les historiens de la
philosophie signalent une troisième tendance philosophique : le scepticisme. Il
consiste à dire que personne ne pourra jamais rien affirmer avec certitude;
qu'il faut suspendre son jugement "epoché) et ne plus rien dire (aphasie) pour
ne plus être troublé (ataraxie).
Cette position n'est pas seulement une école de la philosophie hellénistique.
Elle est aussi une tentation qui a séduit des philosophes tout au long des
siècles, et au tout dernier chapitre de la 3e période (TP chap. 12) nous verrons
qu'elle est un des éléments de l'amoralisme contemporain.
Cependant si cette position est théoriquement séduisante, elle est pratiquement
intenable, car le choix moral est, lui, inévitable.
Si le sceptique ne prie pas parce qu'il n'est pas certain que Dieu l'écoute, il
a choisi de ne pas prier. le sceptique fait des achats, il préfère garder son
argent ou le sacrifie pour acheter de l'alcool, et ainsi de suite.
Le comportement pratique du sceptique contredit sa prétention selon laquelle il
ne distingue pas où est le vrai bonheur.
ÉNUMÉRATION
Nous pouvons nous contenter d'une rapide énumération de ces philosophes qui ne
disent rien, puisqu'ils ne savent rien, même pas sans doute qu'ils ne savent
rien...
- EUCLIDE le Socratique (-450-380) assiste à la mort de Socrate et fonde ensuite
à Mégare l'école des "éristiciens", des disputeurs.
- PYRRHON (-365-275) dont on ne sait rien de certain, mais qui a donné son nom
aux sceptiques que Pascal appelle les pyrrhonniens.
- TIMON de Phlionthe (-325-235) disciple de Pyrrhon et qui propage ses idées
Le scepticisme contamine l'université fondée par Platon, "l'Académie". Lorsque
Augustin parle des "Académiciens" il ne parle pas des théories de
Platon, mais
du scepticisme.
Il semble que les périodes de scepticisme en philosophie favorisent les
découvertes en science (PC chap. 7). En tout cas deux
noms célèbres dans ce domaine, EUCLIDE le géomètre (-335-270) et ARCHIMÈDE de
Syracuse (-287-210) sont de cette période.
Deux noms des premiers siècles après le Christ illustrent le scepticisme :
AENESIDE (+110) et SEXTUS EMPIRICUS (+190).
Une histoire du scepticisme devrait ensuite exposer les théories de Montaigne
que nous étudierons à la fin de la seconde période, et de Pascal qui s'appuie
sur cette impossibilité d'atteindre le vrai par la seule rationalité pour nous
encourager au "pari" de la foi.
Le scepticisme sera renouvelé par
Hume et Kant, et la majorité des philosophes
sera sceptique.
Bergson proposera un remède : le témoignage des mystiques parmi lesquels il
place Plotin que nous devons présenter en terminant cette
Première Période.
suite PP chap. 7-5
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