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C'est avec un véritable soulagement que j'en
arrive à présenter cinq auteurs qui sont plus ou moins contemporains de ceux qui
ont été présentés dans les chapitres précédents mais qui ont en commun de mettre
au centre de leur réflexion le chois personnel du vrai bonheur, même si leurs
positions sont totalement opposées les unes des autres. Nous retrouverons cette
attention à l'existence réelle chez les philosophes existentialistes qui seront
présentés au chapitre onzième.
I. MAINE DE BIRAN
(1766-1824)
Ce philosophe français a poursuivi en même temps une carrière dans
l'administration et une réflexion philosophique qui a constitué pour l'Histoire
de la Pensée un véritable renouveau.
Biran nous fait prendre conscience qu'il y a une dégradation dans nos phénomènes
psychologiques. Cela va de la passivité totale à l'activité maximale de la
volonté. Des tendances et des émotions plutôt passives à des actions plus ou
moins voulues. Mais il m'arrive plus ou moins souvent de vouloir vraiment, d'être
vraiment une cause, une cause libre.
Mettre en doute cette liberté humaine, ce n'est même pas sérieux. Tout le débat
épistémologique du sixième chapitre
se heurte à un fait : "je veux, donc
j'existe".
Lucide - Sincère - Sauvé
Alors que trop de philosophes nous proposent une morale héroïque et illusoire,
Biran reste lucide et sincère. Il découvre que la Révélation évangélique seule
"correspond" à l'homme réel, c'est-à-dire à la majorité des hommes et non
pas à la petite minorité des professeurs de philosophie.
"Quel secours la morale stoïcienne peut-elle donner aux pauvres d'esprit aux
faibles pêcheurs, aux infirmes, à tous ceux qui se sentent livrés à toutes
les faiblesses de l'âme et d'un corps malade ou n'ont jamais eu l'estime
d'eux-mêmes".
"C'est ici que le christianisme triomphe en donnant à l'homme le plus misérable,
un appui extérieur qui ne saurait lui manquer quand il s'y confie".
Et on trouve sous sa plume ce désir : "Oh, comme j'ai BESOIN DE PRIER". Biran
évoque même l'expérience mystique. "La présence de Dieu s'annonce par un état
interne de calme et d'élévation qu'il ne dépend pas de moi de me donner ou de
conserver". "Cependant, même si nous sommes surtout passif quand nous recevons
cette présence de Dieu, elle suppose que je m'ouvre à son action..." Même avec
ces quelques lignes sur cet auteur trop méconnu, chaque lecteur pourra
pressentir s'il se trouve en sympathie avec lui.
II. SCHOPENHAUER
(1788-1860)
"Le monde comme VOLONTÉ et comme représentation". Ce livre de 1818 suffit à
montrer que ce philosophe allemand met également le choix du vrai bonheur au
centre de sa réflexion. Il constate que si les désirs sont satisfaits c'est
l'ennui. S'ils ne sont pas satisfaits c'est la souffrance. Finalement il adopte
au moins théoriquement la solution du BOUDDHA que nous avons exposé dans le
cadre de la Première Période de l'Histoire de la Pensée (PP
chap. 2-VI) : tuer tout désir qui est toujours source de souffrance. Les
historiens nous disent qu'en fait Schopenhauer ne semblait pas vivre en
conformité avec cette théorie. Ce nirvana est peut-être le sommet de toute
théorie morale purement naturaliste et rationnelle. Mais il y a un autre choix
possible, celui que va rappeler vivement le philosophe suivant.
III. KIERKEGAARD
(1813-1855)
Hegel proposait des châteaux d'idées sur l'Histoire universelle. Ce qui
intéresse Kierkegaard et qui nous intéresse, c'est l'existence concrète
individuelle. C'est pour cela que les historiens voient en lui le père de
"l'existentialisme" qui regroupe les philosophes qui, comme le dit Kierkegaard
veulent "trouver une vérité qui soit une pour moi-même", pour mon "existence"
concrète. On l'a appelé le PASCAL LUTHÉRIEN.
Comme Pascal, Kierkegaard dévoile les questions au lieu de les cacher sous des
jeux de mots. Et il pose ces questions dans un style violent.
- "Qui suis-je ?
- Comment suis-je entré dans le monde ?
- Pourquoi n'ai-je pas été consulté ?
- Et si je suis forcé, où est le directeur que je lui fasse une observation".
Comme on le voit, Kierkegaard ne craint pas le propos scandaleux. Les
universités lui sont fermées. Il s'attire aussi la rancune des autorités
luthériennes dont il critique le comportement. Prenant conscience de son génie
littéraire, il le met au service de convictions philosophiques que nous pouvons
résumer dans l'ordre de nos cinq questions.
1° Épistémologie
Kierkegaardienne
Ce qui est important ce n'est pas le problème de la souffrance, c'est le fait
que JE SOUFRE. Dans ce sens, Kierkegaard écrit : "La subjectivité c'est la
vérité". Mai face à la transcendance de Dieu, il écrit aussi : "La subjectivité
c'est l'erreur". Car l'homme ne peut se comprendre que dans la foi.
Kierkegaard souligne le rôle de la SOLITUDE, du SECRET. Il invite le lecteur
entrer dans un processus d'INTÉRIORISATION progressive. Il distingue trois
"stades" :
- celui du dilettante qui vit dans la spontanéité, le libertinage, l'art
- celui de l'éthique où on fait son "devoir"
- et enfin la sphère religieuse de la foi pure en "perdant la raison" comme
Abraham (Fidéisme ? voir
PC chap.2 -I
rejeter le fidéisme)
2° Ontologie Kierkegaardienne
Ce qui existe d'après Kierkegaard c'est l'individu et cela est une
découverte chrétienne décisive. La foule est d'après lui le mensonge à l'état
pur. Son ironie est particulièrement mordante envers la presse !
3° Éthique Kierkegaardienne
Faut-il rappeler que Kierkegaard emploi le mot éthique pour désigner une phase
inférieure de l'évolution de chaque personne ?
Il considère résolument l'homme d'après la destinée surnaturelle de l'Évangile.
Il exprime cette distinction par une comparaison : " L'empereur lui fait savoir
qu'il le veut pour gendre. Bien sûr toute la ville en rit". Kierkegaard
évoque ainsi le mépris des rationalistes qui rient de la foi chrétienne.
D'après Kierkegaard, tout homme qui n'est pas entièrement consacré à espérer
ce bonheur immérité et absolument surnaturel de devenir fils de Dieu en Christ
"manque d'espoir". C'est le "des-espoir". C'est dans ce sens qu'il faut lire le
"TRAITÉ DU DÉSESPOIR" dont j'ai suggérer la lecture à la fin de l'introduction
générale.
Kierkegaard détecte des formes inattendues de ce "des-espoir" comme par exemple
de "se contenter d'un petit bonheur, d'être inconscient". Kierkegaard souligne
très fort un élément de l'éthique évangélique que nous avons décrite au premier
chapitre de la période centrale (voir
PC chap. 1) : "le passé ne nous rappelle pas l'étendue de notre faute mais
l'étendue du pardon de Dieu".
4° Société
Kierkegaard écrit à la même époque que Marx. Marx ne s'occupe que de politique
mais lui ne s'en occupe pas du tout.
A cette quatrième partie de la philosophie on peut cependant rattacher les
violentes attaques contre les ecclésiastiques qui "ont réduit la foi à une
institution, une compagnie d'assurances pour prêtres fonctionnaires, un
gagne-pain pour pasteurs cannibales qui mangent l'Évangile pour en faire de la
rhétorique ou réduisent l'Évangile à des mythes".
Le Père Henri de Lubac dans le "Drame de l'humanisme athée", après avoir
reconnu que la pensée de Kierkegaard est stimulante, remarque qu'à trop forte
dose elle peut devenir toxique. Car Kierkegaard semble vouloir nous maintenir
dans un état d'angoisse et de tension qui n'est recommandé ni par les
psychologues, ni par les Évangiles. Mais l'Évangile est encore moins d'accord
avec le divertissement dont la lecture des oeuvres de Kierkegaard peut nous
réveiller.
Un autre philosophe qui écrit également très bien et qui donne également la
place centrale à l'éthique mais qui choisit un chemin opposé, c'est Nietzsche.
IV. NIETZSCHE
(1844-1900)
Ennemi passionné du christianisme de Pascal mais aussi du délire
spéculatif de Hegel, du culte de la foule de Marx et du "Devoir" dictatorial de
Kant, Nietzsche est un des plus grands philosophes selon les critères de
jugement que nous avons adoptés puisque l'éthique est vraiment au centre de sa
pensée.
Mais il s'agit d'un éthicisme c'est-à-dire d'une indépendance excessive de
l'éthique.
C'est le choix arbitraire du refus de toute soumission en éthique qui le conduit
en ontologie à rejeter Dieu, et en épistémologie à rejeter l'idée
d'une recherche de vérité. Quelques citations suffisent à nous montrer
que, d'après Nietzsche la foi ou l'incroyance sont le plus souvent des
conséquences d'un choix moral. En tout cas son antithéisme en est un exemple.
le germe : une révolte
"Les intentions morales ou immorales forment dans toutes les philosophies le
véritable germe vital d'où la plante entière est éclose".
C'est le fait de vouloir qui affranchit, c'est la vraie doctrine, de la volonté
et de la liberté. "Cette volonté qui m'a entraîné loin de Dieu". "
Qu'y
aurait-il donc à créer s'il y avait des dieux". Cette dernière phrase montre que
Nietzsche rejette Dieu parce qu'il le conçoit comme un concurrent qui écrase
alors que la Révélation évangélique le présente comme un Père qui élève,
divinise. Nietzsche semble réduire l'homme à la création. "Il faut devenir
enfant, innocence, oubli qui dit oui au jeu sacré de la création". "Je vais vous
ouvrir entièrement mon cœur, ô mes amis. S'il existait des dieux comment
supporterais-je de n'être pas Dieu. Donc, il n'y a pas de Dieu".
A cette conclusion on peut répondre que le désir d'absolu qui est en nous et se
manifeste avec une force particulière chez certains ne doit pas les entraîner à
nier l'évidence mais peut les disposer à accueillir la divinisation en Jésus.
1° Épistémologie
nietzschéenne
Le refus de Dieu entraîne chez Nietzsche à rejeter l'idée même de la vérité. "Si
on admet un Dieu moral, la recherche de la vérité garde son sens. Abstraction
faite de Dieu, l'illusion (volontaire) fait partie des conditions même de
la vie."
2° Ontologie nietzschéenne
Ce qui existe vraiment chez Nietzsche, c'est une volonté de vie, une volonté de
puissance qui chez lui est maintenue malgré toutes les absurdités et les
souffrances qu'elle entraîne. " Le moindre fil de soie m'est plus insupportable
qu'à tel autre une chaîne et un boulet de plomb". il craint la souffrance qu'il
va provoquer dans le cœur de ses lecteurs !
"Dommage que Dieu n'existe pas, quelqu'un au moins me comprendrait".
Sa souffrance morale est atroce : "le tyran (de la souffrance) voudrait nous
pousser à témoigner contre la vie". (par le suicide). "Représenter la VIE face à
ce tyran est une tâche d'une incomparable séduction". Bien sûr le refus de Dieu
entraîne un humanisme absolu "Nous avons tué Dieu, que reste-t-il à faire ? Nous
déifier nous-même". Nietzsche est assez intelligent pour comprendre que
l'athéisme entraîne l'absurdité. "Il n'y a plus de chemin. L'homme n'est plus un
voyageur. Il erre. Ayant le mal du pays sans pays".
3° Éthique nietzschéenne
Autre conséquence : plus de bonheur et de valeur à chercher mais décider ce qui
aura la Valeur suprême. Nietzsche le dit clairement. "L'homme noble possède le
sentiment intime qu'il a le droit de déterminer la valeur et qu'il n'a pas
besoin de ratification. Une telle morale est la GLORIFICATION DE SOI-MÊME".
Nietzsche attaque les morales faibles
- Celle des philosophes qui cherchent la vérité
- Celle des savants qui se sacrifient à la science
- Celle des socialistes et des démocrates qui prétendent que les hommes doivent
être égaux alors que d'après Nietzsche les forts doivent écraser les faibles.
Haine du christianisme.
Mais la haine la plus féroce est dirigée contre le christianisme. "Je hais le
christianisme d'une haine mortelle. Je considère le christianisme comme la plus
néfaste des séductions, sa morale comme un crime contre la vie. Le problème de
sa vérité est très accessoire tant qu'on ne met pas en question la valeur de sa
morale. Ce que je n'aime pas chez ce Jésus de Nazareth et chez son apôtre
Pascal, c'est qu'ils aient tellement monté la tête aux petites gens. Le
christianisme a travesti l'impuissance en bonté, la bassesse en humilité, la
peur en patience".
Des commentateurs bienveillants veulent absolument excuser Nietzsche accuser les
chrétiens, lui attribuer le vrai christianisme. Savent-ils lire ?
4° Écraser les autres
Nietzsche ne pose pas la question de l'organisation de la société. Face à lui,
les autres hommes ne sont que des instruments pour la glorification du surhomme.
"Vous devez chercher votre ennemi. Devenez durs. Je veux, il doit obéir. Le
bonheur de l'homme c'est : je veux. Le bonheur de la femme c'est : il veut. Un
phénomène fondamental : les individus innombrables sacrifiés au bénéfice de
quelques uns".
Un témoin décisif
Alors que Kant et Hegel et beaucoup d'autres m'ont ennuyé, les livres de
Nietzsche m'ont fasciné car ils sont humains et très bien écrits. Il y a des
formules fulgurantes et souvent ravageuses.
"Il n'ont pas à se reprocher l'ombre d'une opinion personnelle".
"Le bas-ventre est cause que l'homme ait quelque peine à se prendre pour un
dieu"
L'intérêt des textes de Nietzsche est de montrer où conduit l'athéisme logique.
En le lisant on peut difficilement parler de "bonheur" même si on doit
reconnaître de la "grandeur".
Trois ans avant
Trois ans avant la mort de Nietzsche qui avait passé les dix dernières années de
sa vie dans des crises de folie, une jeune fille mourait à Lisieux. Les cahiers
qu'elle avait écrits sont plus connus que les livres de Nietzsche et indiquent
une autre voie, la voie d'enfance. A chacun selon son choix. Nous en reparlerons
dans la conclusion. Il s'agit de THERESE DE LISIEUX (Voir
conclusion)
V. MAURICE BLONDEL
(1861-1949)
Depuis les premières vagues rationalistes avec Descartes et ses successeurs qui
veulent réduire le bonheur humain à des dimensions étroitement naturelles, nous
avons vu que chaque étape du mouvement rationaliste enlève un élément
supplémentaire. Kant a voulu nous persuader que nous ne connaissons pas la
réalité. Nietzsche veut être dieu lui-même et décide donc que Dieu n'existera
plus afin que lui-même puisse prendre toute la place en écrasant les autres.
La réduction suivante des structuralistes va prétendre que l'homme lui-même
n'est qu'une mécanique sans liberté, comme nous le verrons au chapitre suivant.
Dès le début de ces réductions cependant et
jusqu'à nos jours, de grands philosophes s'opposent à ce mouvement comme
nous l'avons vu au 3ème chapitre avec
Pascal et
ci-dessus avec Biran et Kierkegaard.
C'est dans cette lignée que se situe Maurice Blondel. En 1893, il y a cent ans,
il présente une thèse universitaire avec un titre totalement nouveau :
"L'action". Trop de philosophes avaient étudié exclusivement la connaissance. En
passant en revue les innombrables aspects de l'ACTION humaine, Blondel nous
dévoile des dimensions méconnues du bonheur humain.
- L'action incarne une idée. Elle façonne aussi celui qui agit.
- Il faut donc rejeter :
- L'intellectualisme qui prétend que
la pensée suffit et qu'elle ne doit pas s'incarner dans une action.
- Le pragmatisme qui s'imagine que
l'on peut agir sans penser.
- Le rationalisme qui prétend que la
pure rationalité suffit pour donner des motivations satisfaisantes à
l'action.
- Le fidéisme qui prétend qu'il n'y a
rien de valable en dehors de la foi.
- Certes les premiers mouvements de l'action peuvent sembler plus ou moins
inconscients
- Mais dès qu'il y a opposition entre des tendances, l'homme est contraint
d'exercer sa liberté en choisissant l'action qui lui procurera le plus grand
bonheur.
- Remarque importante ! Vouloir vraiment ce que l'on veut c'est le FAIRE, si
nous n'agissons pas, c'est qu'il s'agit d'une illusion de volonté, d'une ENVIE,
non d'un véritable choix.
-Autres aspects de l'action : son effet sur le monde par le travail, la
collaboration de plus en plus ouverte avec la famille, la patrie, l'humanité. Et
l'homme est ainsi engagé dans une volonté d'action infinie. Il aspire ou à faire
le dieu, à être dieu sans Dieu, à être dieu contre Dieu, à moins qu'il n'accepte
d'être élevé au bonheur d'être enfant de Dieu par la grâce de Dieu.
En analysant l'action humaine, Blondel découvre
en l'homme réel une "fissure ouverte", une "place préparée" pour le don
surnaturel que nous avons reçu en Jésus, un désir naturel du surnaturel. Par ces
affirmations, Blondel provoque des attaques virulentes venant des deux camps.
-.Les rationalistes de l'université
laïque française crient : ce n'est pas de la philosophie
- les théologiens catholiques de leur
côté reprochent à Blondel de ne pas respecter la gratuité de la grâce chrétienne
en la présentant comme un besoin naturel.
Pourtant on trouve ce "désir naturel de la grâce surnaturelle " chez Thomas
d'Aquin comme le rappelait le Père de Lubac dans un autre livre qui fut
également interdit par les autorités ecclésiastiques : "Le surnaturel".
Dans une lettre du 19 février 1993 Jean-Paul II évoque cette incompréhension
dont fut l'objet Blondel et il le propose comme modèle aux "chrétiens
philosophes de nos jours".
Nous retrouverons des tensions semblables dans le chapitre suivant consacré aux
scientismes.
Le Père Teilhard de Chardin qui propose une certaine continuité entre science,
philosophie et théologie est également attaqué. Comme il est membre d'un ordre
religieux, on lui interdit de publier ses œuvres. Ce sont là des épisodes de ce
qu'on a appelé la crise "moderniste" dans l'Église catholique. Des théologiens
reprochaient à divers écrivains d'accueillir des idées "modernes" opposées à la
foi catholique. Ils avaient mis en place toute une organisation pour dénoncer
ceux qu'ils considéraient comme hérétiques. Après quelques dizaines d'années
d'interdictions excessives, une plus grande liberté de réflexion fut rendue aux
écrivains catholiques.
suite
TP chap. 9
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